La dépendance, cela coûte cher, très cher !..


Qui doit faire face aux frais liés à la perte d’autonomie ?

Les dépendants

En premier lieu et en tout état de cause, ce sont les personnes dépendantes qui doivent assumer les dépenses liées à leur perte d’autonomie. Selon leur degré de dépendance, plusieurs solutions s’offrent à elles, mais toutes onéreuses. Si leur état le nécessite, certaines personnes devront être placées soit en maison de retraite ou bien en  EHPAD, il leur en coutera entre 1800 et 2000 euros par mois en moyenne, cela n’est pas accessible à tout le monde, beaucoup  n’ont pas les revenus suffisants pour envisager cette solution. A titre d’information, la pension moyenne d’une femme à la retraite est d’environ 900 euros par mois.

Même si ces personnes dépendantes sont capables de rester vivre chez elles, , il reste à leur  charge entre 350 et 530 euros par mois selon la Dress (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques) malgré leurs revenus et l’éventuelle allocation ( Allocation Personnalisée d’Autonomie) qu’elles peuvent percevoir de leur département. Les principales dépenses consistent à embaucher une personne au quotidien qui va les aider  pour les actes de la vie courante qu’elles ne peuvent effectuer seules, il est également indispensable d’ adapter un minimum son domicile à sa dépendance…..Face à cela, les personnes dépendantes sont donc obligées de puiser dans leur patrimoine, lorsqu’elles en ont un, afin de faire face à ce surcoût ou bien demander une aide financière à leurs proches .

Les aidants

En France à ce jour, on compte 4.3 millions de personnes aidant un proche ayant perdu tout ou partie de son autonomie.

Le rôle des aidants est de plusieurs ordres, dans un premier temps, d’assurer une présence plus ou moins importante selon leurs possibilités, ensuite organiser les soins, le quotidien de la personne dépendante mais ils peuvent aussi se substituer  financièrement au règlement des dépenses importantes liées à l état de dépendance de leur proche.

Certains aidants voient leur vie littéralement changer lorsqu’ils se trouvent confronter à la perte d’autonomie d’un proche. En effet, en fonction du degré de dépendance, ils doivent parfois aménager leur temps de travail afin de se libérer du temps, l’état du proche nécessitant une présence accrue. De même, ils empiètent sur leur temps libre pour faire face aux besoins quotidiens ainsi qu’aux démarches nécessaires à l’organisation de la vie du malade. Ils sont parfois même décisionnaires lorsque leur proche dépendant est mis sous tutelle.

Face à cela et malgré le lien affectif qui les lie à la personne dépendante, les aidants se plaignent de fatigue, de stress, d’avoir mis leur vie professionnelle entre parenthèses, de ne plus avoir de temps libre ou très peu. Selon une étude de la Dress, environ 40% des personnes qui aident une personne lourdement dépendante se disent « dépressifs ».

Malgré le rôle important joué par les aidants auprès des personnes dépendantes, ceux-ci n’ont pas de statut officiel dans la société et de ce fait n’ont pas de reconnaissance. Ce statut leur permettrait par exemple de faire jouer leurs droits auprès de leur employeur afin de pouvoir aménager leur temps de travail.

La société

Aujourd’hui, Le nombre de personnes dépendantes en France s’élève à 1, 32 millions.

Face à ce chiffre il convient de mentionner celui du montant des dépenses liées à la dépendance qui représente 34 milliards d’euros , dont 22 milliards à la charge de l’Etat , de la sécurité sociale et des départements, le reste étant à la charge des familles soit 12 milliards d’euros.

Ces 34 milliards d’euros servent à financer tous les acteurs de la prise en charge de la dépendance : les professionnels des soins à domicile, les médecins traitants, les hôpitaux et cliniques, les centres de soins de suite et de rééducation, la construction et la gestion des EHPAD (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) mais ils servent aussi à verser l’APA (l’allocation personnalisée d’autonomie) qui représentait en 2008, 4,8 milliards d’euros pour 1 115 000 bénéficiaires.

La prévision pour 2040 est d’atteindre les 2 millions de personnes dépendantes. Le montant des dépenses va donc encore s alourdir. En effet, selon les prévisions, à partir de 2040 il faudra trouver 10 milliards d’euros supplémentaires par an.

Face à tous ces chiffres alarmants, il est urgent que le gouvernement mette en place, la réforme de la dépendance afin que l’on puisse dès aujourd’hui trouver les solutions à ces 10 milliards d’euros annuels. Plusieurs hypothèses sont déjà avancées : une journée de solidarité pour la dépendance, une cotisation obligatoire, un prélèvement sur les salaires, augmenter la CSG….Parmi toutes ces hypothèses, il semble que la ministre déléguée chargée des personnes âgées et de l’autonomie, Madame Michèle DELAUNAY, envisage de privilégier la prévention afin de retarder au maximum la dépendance ceci permettant de réaliser des économies non négligeables ainsi que le maintien à domicile le plus longtemps possible de la personne dépendante.